Le SMIC : Objectifs et conséquences sur l’intérim

Une nouvelle hausse du SMIC

Le 1er janvier 2014, le salaire minimum interprofessionnel de croissance (SMIC) faisait l’objet d’une revalorisation de 1.1%. Tandis qu’il équivalait à 1430.22 euros par mois (pour un total de 151.67 heures)fin 2013, il correspond à une valeur de 1445.38 euros par mois début 2014.

Ce changement de politique à l’égard du SMIC en France, dont la valeur n’avait pas été modifiée depuis une année (Source : INSEE), nous permet de revenir sur l’histoire et la relation avec l’emploi de ce célèbre indicateur économique qu’est le SMIC.

 

La naissance du SMIC en 1970 et les motifs de sa création

Le SMIC n’est pas le premier dispositif destiné à instaurer une rémunération minimale pour les travailleurs modestes ; avant lui, le salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG) assurait un gain horaire équivalant à 2.16 euros dans la région parisienne et à une moyenne de 1.77 euros dans le reste de la France.

En 1950, le SMIG fut créé dans un contexte inflationniste par le gouvernement de Georges Bidault, pour endiguer le phénomène persistant des “ travailleurs pauvres ”. Dans un souci d’équité, le SMIG était indexé uniquement sur le prix des marchandises potentiellement consommées par les travailleurs ; il était donc fixé différemment selon les régions.

C’est en 1970 que le gouvernement Chaban-Delmas remplace le SMIG par le SMIC, le salaire minimum interprofessionnel de croissance.Les raisons de cette évolution sont relativement simples : dans une économie en pleine croissance – nous sommes encore dans les Trente Glorieuses – l’écart entre le SMIG, devenu en quelque sorte l’otage de son indexation sur les prix locaux, et le salaire moyen des Français se creuse dangereusement (Source : Wikipédia). Ainsi, avec le SMIC on passe à un salaire minimum destiné à évoluer sans cesse avec le développement économique du pays et à réduire les inégalités de revenus.

 

Le SMIC et le travail intérimaire

Le recours au travail intérimaire est rendu légal le 3 janvier 1972, c’est-à-dire deux ans seulement après l’instauration du SMIC. Pour beaucoup, il existe une relation étroite entre le niveau du SMIC et l’emploi en général ; nous allons nous axer ici plus spécifiquement sur le travail intérimaire.

Certains économistes avancent, en s’appuyant sur des études relativement anciennes au demeurant (l’une des plus récentes, menée par Benayoun, date des années 1990), qu’une hausse du SMIC de 1% aurait pour effet de supprimer 30.000 à 40.000 emplois à terme. C’est ici le coût du travail induit par une augmentation des salaires qui est mis en cause (perte de compétitivité vis-à-vis des firmes étrangères).

Récemment (2012), Eric Heyn et Mathieu Plane revoyaient radicalement ce chiffre à la baisse en évoquant 14.500 emplois détruits dans un premier temps, puis un regain d’emplois dans un second temps, induit par un effet de baisse des charges. Finalement les deux chercheurs évaluaient le nombre d’emplois détruits à 2100 suite à un rehaussement du SMIC de 1% – un solde qui reste encore négatif.

 

Nous savons aujourd’hui qu’après une augmentation du SMIC, ce sont les catégories les plus jeunes et les moins spécialisées, notamment dans les milieux ouvriers, qui sont les premières touchées par des suppressions d’emplois. Cela est d’autant plus vrai pour les travailleurs employés par des agences d’intérim, particulièrement présents dans le secteur industriel peu spécialisé (Source INSEE).

Mais comme le précise Paul Champsaur, président de l’Autorité de la statistique publique, un rehaussement du SMIC peut aussi être bénéfique pour l’emploi, en particulier lorsque les salaires sont très bas, dans la mesure où il incite les individus à travailler (Source : Le Monde). C’est d’ailleurs un des arguments généralement repris par les dirigeants lorsqu’ils procèdent à de telles mesures. Autre points également soulignés : la recherche d’équité ou la croyance dans les bienfaits pour la croissance d’une augmentation du pouvoir d’achat des plus modestes.

Poster une réponse

Votre Email ne sera pas publiée