Le chômage des jeunes hommes supérieur à celui des jeunes femmes.

Quand le chômage touche plus les hommes. Inégalités hommes/ femmes : un retournement de tendance ?

Alors que jusqu’ici, de façon quasi immuable, l’observation des chiffres du marché de l’emploi confirmait que les femmes étaient plus susceptibles de se retrouver au chômage que les hommes, une étude vient bouleverser ces certitudes.

 

 

Fin 2008,  le chômage des jeunes hommes est désormais supérieur à celui des jeunes femmes, selon l’étude  Génération du CEREQ (Centre d’études et de recherches sur les qualifications).
« Cette étude menée auprès de la  génération qui est sortie du système éducatif en 2004 révèle qu’ « après cinq ans de vie active, les femmes ont sensiblement moins de risques que les hommes d’être au chômage (12 % de taux de chômage contre 15%) ».

Quelles sont les raisons d’un tel retournement de tendance ?
Ces chiffres marquent-ils la fin des discriminations que subissent les femmes sur le marché du travail ?

Quelles sont les raisons qui concourent à expliquer ce taux de chômage supérieur pour les hommes ?

Des explications conjoncturelles et  structurelles peuvent être relevées.

 

Les raisons structurelles à la hausse du chômage masculin :

Le chômage affecte prioritairement les populations peu ou pas qualifiées. Comme les femmes sont de plus en plus diplômées elles sont relativement épargnées. A l’inverse, la proportion d’hommes non-diplômés étant plus importante, ceux-ci ont donc plus de difficultés à s’insérer sur le marché du travail …

L’évolution du type d’emploi offert dans nos sociétés,  amène à privilégier les travailleurs les plus qualifiés donc les femmes. Parmi les création de postes non-qualifiés, beaucoup sont désormais proposés dans le secteur des services (très féminisé).

 

Les explications conjoncturelles du meilleur taux de chômage féminin :

La crise de 2008 a induit de nombreux bouleversement qui ont particulièrement affecté les hommes. La crise a détruit des emplois ou freiné les recrutements dans les secteurs qui emploient principalement des hommes: industrie, BTP, transport …

Elle a accentué un phénomène structurel: la difficulté d’insertion sur le marché de l’emploi des non-diplômés.

Les services ont été moins touchés par les destructions d’emploi. Ce secteur étant très féminisé, les emplois féminins ont donc mieux résisté à la crise.

Cependant, la situation des femmes n’est pas pour autant idyllique.

 

Des femmes toujours moins bien traitées par l’entreprise

Les femmes qui travaillent ont des situations moins enviables que celles des hommes: elle connaissent plus fréquemment la précarité …

Ainsi, à diplôme égal, elles sont plus souvent en CDD, en intérim ou à temps partiel que les hommes. Surtout, les femmes continuent à percevoir des salaires moins élevés: la différence est de  20 % chez les diplômés bac+5 et plus.

Pour conclure, les femmes ont mieux résisté à la crise car elles sont désormais plus diplômées que les hommes mais il faudra encore du temps pour que leur situation, au sein des entreprises, s’améliorent véritablement. En effet, à diplôme égal, elles occupent toujours des postes plus précaires et moins bien payés.

 

Pour aller plus loin : femmes au bord de la crise   étude du CEREQ

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